Vous jouez une partition mais le rythme reste votre bête noire ! Vous lisez les valeurs de notes (rondes, blanches, noires, croches…), vous écrivez vos pulsations, mais il n’y a rien à faire ! Votre jeu reste manque de fluidité…
Pourtant, vous comprenez intellectuellement le rythme mais vous n’arrivez toujours pas à le réaliser sans vous arrêter. Vous ralentissez, vous butez, vous hésitez. Vous pensez que vous n’avez pas le « sens du rythme » et vous vous demandez comment faire pour vous sortir de ce problème. Cet article est là pour vous aider.
Comment jouer en rythme et développer un jeu fluide et régulier quand le parcours est semé d’embûches ? Quand je joue de la musique, je dissocie deux choses :
la pulsation qui donne les appuis sur les temps et
le rythme des temps qui est exprimé avec des valeurs de note (noire, croches…).
La pulsation est un rythme régulier. Si vous êtes comme moi, quand vous vous baladez en marchant d’un pas tranquille et que vous entendez une musique, votre pas se « cale » automatiquement sur la musique. C’est la pulsation. Ou bien encore, lorsque vous sortez voir un concert et que vous frappez des mains pendant qu’un artiste joue, vous frappez des mains en rythme. C’est la pulsation. Si vous tapez du pied en entendant votre morceau préféré. C’est toujours la pulsation.
Cet aspect du rythme nous intéresse particulièrement aujourd’hui. Sentir la pulsation est fondamental pour jouer en rythme. Quand vous tenez la pulsation, gardez-la précieusement. Elle est précieuse, grâce à elle vous jouerez régulièrement.
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J’ai une bonne nouvelle : la pulsation est en nous tous ! Tous les êtres humains ont un rythme. La pulsation est à l’intérieur de nous. Elle est propre à chacun et varie d’un individu à l’autre. Pour la trouver il suffit d’aller chercher à l’intérieur de vous-même et écouter les battements de votre coeur. Bat-il vite ? Lentement ? Ecoutez la régularité des battements de votre coeur. Ensuite, prenez conscience de votre respiration.
Concentrez-vous sur le rythme des battements de votre coeur et sur le rythme de votre respiration. Comptez le nombre de battements de votre coeur pendant une minute. (Pour moi c’est 63 Battements Par Minute.) En cherchant cela vous serez plus à l’écoute de vous-même, vous vous connecterez à votre rythme intérieur. Le Battement Par Minute : BPM, varie d’un jour à l’autre, d’un instant à l’autre en fonction de votre activité et de vos émotions. Imprégnez-vous de votre rythme, immergez-vous dans votre propre régularité.
Devant votre piano, concentrez-vous sur la pulsation avec laquelle vous jouerez votre morceau. Prenez le temps de vous imaginez mentalement en train de le jouer. Chantez la mélodie dans votre tête ou mieux encore, fredonnez-la d’un bout à l’autre. Beaucoup de débutants commettent l’erreur de se précipiter à jouer.
Et patatras ! on tape à côté, on s’arrête et on recommence au début. Connectez-vous à votre propre rythme, inspirez profondément et gardez cette quiétude pour jouer. Une fois commencé, allez jusqu’au bout sans vous préoccuper de ce qui se passe autour de vous.
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Ensuite, regardez si il y a une indication de tempo. Est-ce un morceau rapide, lent, modéré ? C’est cela qui déterminera votre pulsation. Quand vous commencez tout juste le morceau, je vous conseille de jouer, deux fois plus lent.
C’est d’ailleurs le procédé que j’utilise dans les tutos. Par exemple si le morceau se joue à 100, commencez par l’apprendre à 50. Vous aurez tout le temps pour accélérez le tempo plus tard. C’est valable aussi, si aucun mouvement n’est donné. Si vous êtes en difficulté descendez le tempo à 40.
Avant de jouer, prenez un temps pour vous et portez votre attention sur ce que vous allez jouer. Si vous déchiffrez une partition : lisez-la du début à la fin en conservant la pulsation. Si vous jouez d’oreille, chantez mentalement la mélodie. Puis dans les deux cas, après avoir lu ou chanté la mélodie, jouez le morceau en tenant la pulsation.
A vous de jouer !
Prenons l’exemple d’une partition (mélodie très connue). Observez les petits traits sous les notes. Ce sont les pulsations. Tenez-vous prêts, nous allons nous mettre au travail avec l’exercice suivant.
Etape 1 : Connectez-vous avec les battements de votre coeur.
Etape 2 : Lisez la partition en suivant les notes. Maintenez un tempo régulier. La vidéo vous aidera à suivre la partition en gardant le tempo stable. Il n’y a pas de musique, seul le métronome vous accompagne. Ce sera très facile car il suffit de suivre le guide bleu.
Etape 3 : Prenez la partition sous vos yeux. Restez connecté à la pulsation de la vidéo. Oui je sais, c’est lent… Trop lent ? J’ai choisi exprès ce tempo pour vous garantir vos chances de réussites. Alors profitez de l’occasion ! Jouez la partition tout en gardant la même pulsation d’un bout à l’autre.
Cet exercice peut être fait mains séparées ou mains ensembles en fonction de votre niveau. Vous pouvez reprendre ce cheminement pour tous les morceaux que vous jouez sans modération.
Une fois cette étape franchie, vous approfondirez en comptant l’intérieur des temps pour coller parfaitement au tempo. Je vous prépare le prochain article sur le sujet, il paraîtra la semaine prochaine.
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Avez-vous trouvé de quelle mélodie il s’agit ? Indice : Cette mélodie m’évoque un souvenir d’enfance. Faites vos propositions dans les commentaires. Je dévoilerais la réponse dans quelques jours…
Les enfants prodiges fascinent, surtout lorsqu’ils excellent en musique. Leur talent, leur maîtrise technique et leur précocité épatent et inspirent. Mais derrière cette performance se cache souvent une autre réalité, moins abordée mais tout aussi importante. Aujourd’hui, je souhaite explorer le sujet des enfants prodiges en musique, un sujet complexe qui révèle les défis autant que les merveilles d’une telle réussite précoce.
Quand on joue du piano, il n’est pas rare de se raidir pendant le jeu. Les diverses difficultés rencontrées lors de la lecture et de l’exécution ont tendance à nous extraire de notre corps et à nous sur-focaliser sur la partition. Découvrez 12 exercices à faire pour travailler votre souplesse au piano.
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22 Responses
J’ai aussi reconnu « J’ai du bon tabac dans ma tabatière ».
C’est quand même un comble que la chansonnette satyrique de l’abbé Gabriel Charles de Latteignant a été prise comme comptine pour enfants,
ce qui pouvait leur donner envie de fumer! Il faut dire qu’aux 18ème et 19ème siècle, quasiment tous les hommes fumaient.
C’est super que tu reprends ce sujet du rythme, que tu avais déjà bien abordé dans le challenge 21 jours.
Pour les amateurs et pour prolonger l’exercice d’Aurélie
(couplet 1 unique de la version courte)
J’ai du bon tabac dans ma tabatière,
J’ai du bon tabac, tu n’en auras pas.
J’en ai du fin et du bien râpé,
Mais ce n’est pas pour ton grand doigt d’pied !
(refrain strict 🙂
J’ai du bon tabac dans ma tabatière,
J’ai du bon tabac, tu n’en auras pas.
Et les autres couplets:
(couplet 2 de la version longue)
Ce refrain connu que chantait mon père,
À ce seul couplet il était borné.
Moi, je me suis déterminé
À le grossir comme mon nez.
(refrain strict 🙂
J’ai du bon tabac dans ma tabatière,
J’ai du bon tabac, tu n’en auras pas.
(couplet 3 de la version longue)
Un noble héritier de gentilhommière
Recueille, tout seul, un fief blasonné.
Il dit à son frère puîné
Sois abbé, je suis ton aîné.
(refrain strict 🙂
J’ai du bon tabac dans ma tabatière,
J’ai du bon tabac, tu n’en auras pas.
(couplet 4 de la version longue)
Un vieil usurier expert en affaire,
Auquel par besoin l’on est amené,
À l’emprunteur infortuné
Dit, après l’avoir ruiné
(refrain strict 🙂
J’ai du bon tabac dans ma tabatière,
J’ai du bon tabac, tu n’en auras pas.
(couplet 5 de la version longue)
Juges, avocats, entr’ouvrant leur serre,
Au pauvre plaideur, par eux rançonné,
Après avoir pateliné,
Disent, le procès terminé
(refrain strict 🙂
J’ai du bon tabac dans ma tabatière,
J’ai du bon tabac, tu n’en auras pas.
(couplet 6 de la version longue)
D’un gros financier la coquette flaire
Le beau bijou d’or de diamants orné.
Ce grigou, d’un air renfrogné,
Lui dit, malgré son joli nez
(refrain strict 🙂
J’ai du bon tabac dans ma tabatière,
J’ai du bon tabac, tu n’en auras pas.
(couplet 7 de la version longue)
Neuperg, se croyant un foudre de guerre,
Est, par Frédéric, assez mal mené.
Le vainqueur qui l’a talonné
Dit à ce Hongrois étonné
(refrain strict 🙂
J’ai du bon tabac dans ma tabatière,
J’ai du bon tabac, tu n’en auras pas.
(couplet 8 de la version longue)
Tel qui veut nier l’esprit de Voltaire,
Est, pour le sentir, trop enchifrené.
Cet esprit est trop raffiné
Et lui passe devant le nez.
(refrain strict 🙂
J’ai du bon tabac dans ma tabatière,
J’ai du bon tabac, tu n’en auras pas.
(couplet 9 de la version longue)
Par ce bon Monsieur de Clermont-Tonnerre,
Qui fut mécontent d’être chansonné ;
Menacé d’être bâtonné,
On lui dit, le coup détourné
(refrain strict 🙂
J’ai du bon tabac dans ma tabatière,
J’ai du bon tabac, tu n’en auras pas.
(couplet 10 de la version longue)
Voilà dix couplets, cela ne fait guère
Pour un tel sujet bien assaisonné.
Mais j’ai peur qu’un priseur mal né
Ne chante en me riant au nez
(refrain strict 🙂
J’ai du bon tabac dans ma tabatière,
J’ai du bon tabac, tu n’en auras pas.
Je maitrise le rythme à la noire blanche et ronde sans difficultés, mais lorsque les croches entrent en jeu c’est une autre histoire, et les doubles crochent un vrai casse tête.
Si vous avez une solution je suis preneuse
bonjour Aurélie,
J’ai du bon tabac dans ma tabatière, j’ai du bon tabac tu n’en auras pas.
selon mes souvenirs. Amicalement
Merci Aurélie encore et toujours, on dirait que tu es à nos côtés et que tu vois nos lacunes. tu es tellement claire dans tes explications que ce n’est que du bonheur, du velours. C’est sûre que je ne répondrai pas à la question, elle est déjà dans tous les commentaires
Merci encore une fois pour nous amener à une explication super simple à comprendre. En fait c’est une des première chanson apprise à l’âge de 5 ans à la flûte à bec. J’ai du bon tabac !
C’est simple comme explication mais j’ai enfin réussi à jouer un morceau que n’étudie avec le métronome sans angoisser , considérant la pulsation comme le tout ton d’un battement de cœur .
J’ai eu le déclic ! Merci
Fanfan
Bonjour Fanfan,
je suis vraiment heureuse de lire que tu as eu le déclic. Et merci de l’avoir partagé 🙂
Bonjour Aurélie!
J’aime bien tes vidéos, tu me donnes beaucoup d’inspirations, mais là ça devient dur. Puisque je suis aveugle, je ne peux pas lire les partitions, j’apprends tout à l’oreille. Est-ce que tu peux quand mème jouer la chanson au début ou à la fin de la vidéo pourque les déficients visuel puissent suivre également ? Je ne suis pas la seule sur ton blog.
Merci et bonne journée!
Bonjour annamari,
en effet j’ai fait cet article en pensant à la lecture de partition au niveau rythmique. A l’avenir je tâcherais de faire plus attention pour que tout le monde puisse profiter de l’exercice.
Merci beaucoup de m’avoir signalé cela.
Bonjour Aurélie!
Cela me rappelle la « Méthode Rose ».
Il y a longtemps!… »J’ai du bon tabac… »
Bonne journée et merci.
Maryse.
Parfait pour moi et encore merci pour ce petit exercice!
Au plaisir Dias 🙂
Merci Aurélie, vous êtes vraiment formidable.
Svp où pourrai-je me procurer un logiciel pour suivre les notes musicales, merci d’avances
Merci pour cette leçon
Bravo !! tout le monde a gagné, c’était peut être un peut trop facile…
Restez attentifs car le jeu continue.
Bientôt un nouvel exercice sur 1piano1blog !
Merci pour ce travail d’apprentissage, j’ai du bon tabac hâte à la prochaine fois
Intéressant pour les débutants en musique ! la réponse est j’ai du bon tabac ! petit comptine très ancienne !
Merci de votre aide;je me retrouve totalement dans votre description du début de l’article !
Article très intéressante ! Merci Aurélie ! (je ne réponds pas à la question, c’est déjà fait…)
J’ai du bon tabac
Super, merci. Il s’agit de « j’ai du bon tabac ».
J’ ai du bon tabac….merci pour votre aide