Le perfectionnisme est-il votre ami pour apprendre le piano ?

Voulez-vous jouer parfaitement du piano ?

J’ai le plaisir d’avoir un invité sur 1piano1blog. Aujourd’hui je vous présente Roman Buchta, du blog ouimusique. Je lui laisse la plume pour cet article invité et je vous souhaite une excellente lecture !

Voudriez-vous savoir jouer du piano parfaitement ? Et apprendre le piano si bien que vous ne commettriez aucune erreur.

Vraiment ! Jouer sans aucune faute. Interprétation impeccable, rythme carré, technique irréprochable, de la première à la dernière note du morceau.

À la fin de la partition, vous relevez votre tête, satisfait(e) et souriant(e) ! Certaines que les personnes présentent sont à la fois émues et impressionnées !

Vous aimeriez cela ?
Mais vous savez bien qu’
apprendre le piano n’est pas que chose facile… Bien au contraire !

Cela représente des milliers d’heures d’apprentissage, d’entraînement, de perfectionnement. Des moments de joie, d’extase et puis aussi de démotivation, de découragement… Et tout ça, ce n’est pas faute d’avoir envie de jouer parfaitement, n’est-ce pas ?

Mais atteindre la perfection au piano, c’est comme tirer une flèche sur une cible située à plus de 300 km. Et quand vous butez sur un passage difficile, l’excellence vous semble soudain encore plus inaccessible.

D’ailleurs quel genre de pianiste êtes-vous ? Quand vous apprenez un nouveau geste technique difficile, essayez-vous de l’exécuter parfaitement dès le début ? Animé par une discipline et une exigence indéboulonnable…

Où êtes-vous plus souple dans votre approche du piano ? Du genre à vous dire que prendre une pause est plus utile que s’acharner ! Et que demain cela ira sûrement mieux…

Ces deux approches ne donnent probablement pas les mêmes résultats en termes de progrès. D’ailleurs laquelle de ces deux stratégies est la plus efficace selon vous ? Pensez-vous qu’il est pertinent de chercher la perfection dès le début d’un apprentissage ?

Je vous propose de répondre à cette question tout en découvrant l’impact étonnant qu’a « votre confiance en vous » sur votre capacité à apprendre le piano.

 

Ça vous dit ? 

Table des matières

Pour apprendre le piano efficacement, il faut bonne recette

J’ai une petite question à vous poser. Connaissez-vous le Sentiment d’Efficacité Personnelle (SEP) ?

Non ?

C’est normal.

Notre système scolaire fait l’impasse sur bon nombre de connaissances précieuses.

Personnellement, j’ai découvert ce concept il y a 5 ans à peine. À l’époque je préparais des formations destinées à des étudiants qui passent le concours de médecine. Je voulais que les étudiants comprennent que la réussite se situe avant tout dans la tête.

Pour cela, je cherchais quelque chose de solide et percutant sur le lien entre confiance et réussite. C’est là que j’ai “rencontré” le Sentiment d’Efficacité Personnelle. Ce concept très intéressant est le fruit des recherches menées par Albert Bandura.

Albert Bandura est professeur émérite à Standford. Ses recherches sur l’auto-efficacité ont eu un écho considérable dans le monde scientifique. Il est d’ailleurs considéré comme l’un des chercheurs en psychologie les plus influents du XXe siècle.

Le Sentiment d’Efficacité Personnelle ou la confiance que vous avez dans vos propres capacités

Pour comprendre le SEP faisons une expérience. Tout d’abord, pensez à un morceau que vous aimeriez savoir jouer au piano.

Vous l’avez ?

Super !

Maintenant, dites-moi : 

Sur une échelle de 0 à 10, à quel point vous sentez-vous capable de maîtriser ce morceau ? 

(0/10 équivaut à “Pas du tout” et 10/10 signifie “Je me sens à 100% capable”) 3/10 , 7/10 ou peut-être 10/10 ?

Quelle que soit votre “note”, sachez qu’elle représente votre Sentiment d’Efficacité Personnelle. Eh oui, tout simplement.

Cette note anodine révèle la confiance que vous avez en votre capacité à réussir à apprendre ce morceau au piano. Et comme vous allez le voir, cette confiance est une épée à double tranchants très affûtée.

L’impact monumental de votre SEP sur vos chances de réussir à apprendre le piano

À votre avis, quel est le SEP d’Ushain Bold avant de courir un 100 mètres aux JO ?

Vu son sourire éclatant, c‘est clair qu’il est loin de 0. Les recherches sur le SEP menées par Albert Bandura* et ses successeurs apportent des résultats saisissants.
Figurez-vous que
plus votre SEP est élevé et plus vous :

Avoir un SEP élevé ne représente pas qu’un maigre avantage ! Pour l’illustrer, imaginez deux pianistes de niveau et de talent égal. 

Un des élèves “Jules” a un bon SEP ( >7/10). L’autre élève,“Julien”, lui a un SEP très moyen aux alentours de 4/10.

Jules et Julien ont le même professeur de piano  et celui-ci leur donne la même pièce à travailler. Cette pièce est au-dessus de leur niveau. Elle représente un sacré défi.

Selon vous que va-t-il se passer ?

Comment vont réagir Jules et Julien ?

Et comment vont-ils vivre la préparation de cette pièce ?

Dans le tableau ci-dessous, je récapitule les réactions probables de Jules et Julien.

Quand on a un bon SEP, ce n’est pas la même n’est-ce pas ?

Pour apprendre le piano, il faut avoir confiance en vos capacités

Avoir confiance en ses capacités au piano

Votre SEP c’est des bottes de 7 lieux ou des chaussures en fonte avec des cailloux dedans. Au choix. Sur le chemin du progrès, il régit votre bien-être,v otre vitesse et votre qualité d’apprentissage.

Mais vos progrès, vos succès ou vos échecs influencent à leur tour votre SEP ! Pour apprendre le piano efficacement, vous devez donc tout faire pour avoir un SEP au top. Prenons un exemple que je connais malheureusement trop bien.

Si vous bossez depuis longtemps un morceau de piano, mais que vous n’arrivez toujours pas à le jouer comme vous le souhaitez. Que risque-t-il d’arriver ?

Petit à petit, le feu de la frustration va vous envahir. Et puis, vous allez douter de plus en plus de votre capacité à maîtriser ce morceau. Et même de votre capacité à apprendre le piano. En bref, vous finirez complètement démotivé et votre SEP va fondre comme neige au soleil.

Ça, c’est dramatique ! Car votre SEP influence votre capacité à apprendre le piano efficacement. Son impact est d’une puissance hallucinante !

Il vous permet de garder le bon état d’esprit, de rester calme, posé, de gérer votre effort dans le temps, de travailler efficacement avec discipline… ou l’inverse !

Vous voyez le tableau ?

Et je ne force même pas le trait !
Voilà pourquoi vous
devez ABSOLUMENT employer des stratégies d’apprentissage efficaces ! Car selon la qualité de votre méthode de travail vous ancrez un cercle vertueux (votre SEP grandit) ou un cercle vicieux (votre SEP diminue). Pour éviter les erreurs de travail bêtes qui ralentissent vos progrès et détruisent votre SEP cliquez-ici.

Pour ma part, j’ai souffert des années d’un SEP très bas par rapport à l’apprentissage de la guitare. Je m’exerçais mal, en autodidacte, et ma méthode ne donnait pas les fruits espérés. Au bout d’un moment, le simple fait de prendre ma guitare me plongeait dans des sentiments de désespoir et de colère.

C’était horrible !

Je me suis sorti de ce calvaire grâce à des techniques de développement personnel et des techniques d’apprentissage très efficaces.
Dans la vie je suis formateur en neurosciences de l’apprentissage, en gestion du stress et en préparation mentale. En plus d’être mon travail, c’est ma passion ! Et faut avouer que cela aide ! 😉
Car pour être honnête, sans cela j’aurais arrêté la musique. Quelque part cela m’a sauvé…
D’ailleurs, pour découvrir une technique qui permet d’augmenter votre SEP cliquez ici.

À présent, revenons à nos moutons :

Pensez-vous qu’il est pertinent d’être perfectionniste pour apprendre le piano ? Cherchez-vous la perfection dès le début d’un nouvel apprentissage ?

Une expérience sur le perfectionnisme et l'apprentissage

Une équipe de chercheurs** a voulu évaluer l’impact du perfectionnisme en début d’apprentissage. Les scientifiques ont recruté 216 enfants de niveaux CM1-CM2 pendant 5 semaines pour réaliser leur expérience.
L’expérience est très simple. Les enfants vont devoir jeter le plus précisément possible une balle dans une cible située à 5 mètres d’eux.

La cible est une image de leur professeur qui porte un gant de base-ball, imprimée en taille réelle sur un support rigide. (Histoire de rendre l’expérience plus amusante.;) )

Au milieu de l’image du gant, se trouve un trou où les enfants doivent lancer la balle.

Déroulement de l'expérience

Une expérience entre perfectionnisme et apprentissage

L’expérience se déroule en 3 temps.

Lors du test initial, les enfants effectuent dix lancers. Leurs lancers sont filmés et des physiothérapeutes évaluent le niveau de chaque bambin en terme de précision et aussi en terme detechnique (forme du lancer, position et mouvements du corps, etc..)

La semaine suivante, les enfants ont été divisé en deux groupes de manière aléatoire. Après cela, ils ont commencé un programme d’entraînement quotidien d’une durée de quinze minutes. Programme qui va durer 3 semaines.

Suite à leur entraînement, les enfants vont réeffectuer 10 lancers sur la cible du test initial. Les différents spécialistes vont évaluer leur progrès technique et aussi la précision de leurs lancers.

Deux programmes d’entraînement différents

Retenez bien que les deux groupes s’entraînent pendant la même durée, mais pas de la même façon. Un groupe s’entraîne sur des cibles de plus en plus grandes au fil des semaines. On appellera celui-ci “Groupe de pratique parfaite” ou groupe perfectionniste !

En effet, ce groupe commence sur une cible qui fait la même taille que la cible du test initial. Le trou dans le gant de baseball. Vous vous rappelez ? Les semaines suivantes, la cible grandit et l’exercice devient plus facile.

L’autre groupe s’entraîne sur des cibles de plus en plus petites au fil des semaines. On l’appellera “Groupe de pratique imparfaite”.
Les enfants commencent par une cible bien plus large que celle du test initial. Et cette cible rétrécit la deuxième semaine d’exercice et aussi la troisième semaine pour atteindre la même taille que la cible du test initial. Le tableau ci-dessous récapitule l’évolution de la taille de la cible pour chaque groupe.

Résultats de l'expérience en lien avec le fait d’apprendre le piano

À votre avis, quels sont les résultats de cette expérience ?
Quel groupe a le plus progressé ?

Roulement de tambours… 

Eh oui ! C’est le « Groupe de pratique imparfaite » qui a effectué les plus grands progrès, que ce soit en précision ou qualité de geste.
Les enfants, qui ont subi un entraînement de type “facile à difficile”, se sont plus améliorés que les enfants du groupe “difficile à facile”. Ces résultats peuvent paraître “évidents” ou “logiques” pour certains.
Après tout, le groupe perfectionniste ou “pratique parfaite” commence son entraînement avec la difficulté maximum. Et ensuite, ils s’entraînent dans des conditions de plus en plus faciles.

C’est idiot ! Dans la vie réelle on ne fait jamais ça me direz-vous…

En êtes-vous si sûr ? Cela ne vous arrive jamais d’essayer de passer un arpège à toute vitesse alors que vous ne le maîtrisez pas encore ?
Vous le tentez, encore et encore. Et puis devant tant de saccage musical, d’échecs en bonne et due forme, vous vous inclinez.

Vous acceptez de ralentir un peu le tempo pour rendre les choses plus faciles…

Vous voyez de quoi je parle ? Ce que je dis fait écho ? Quelque part, ce processus idiot on l’a tous fait !

Les résultats de cette expérience peuvent sembler évidents. Mais leurs implications recèlent une véritable mine d’or d’enseignement.

Conseils pratiques pour apprendre le piano parfaitement

Des conseils pour jouer parfaitement du piano

Au début de l’apprentissage ne soyez pas trop exigeant

Les enfants du groupe “pratique imparfaite” ont plus progressé pour plusieurs raisons.
L’objectif était
facile à atteindre. Ils ne ressentaient ni pression, ni de difficultés. 
Et ils 
étaient totalement libres de jouer à tester différentes façons de jeter la balle.
Personne n’allait les disputer s’ils échouaient, commettaient des erreurs, etc.

Par conséquent, leur processus exploratoire demeurait beaucoup plus riche que celui des enfants du groupe “perfectionniste”. Ils pouvaient tester, retester autrement… Et la plupart du temps ils réussissaient à atteindre le but fixé !

Bien sûr, pour apprendre le piano, vous gagnerez à faire la même chose. Au début d’un nouvel apprentissage, soyez souple avec vous-même ! Ne visez surtout pas la perfection !
Offrez-vous la liberté de vous tromper, de tester. Prenez du plaisir à découvrir comment vous allez parvenir à réaliser le geste technique en question.

Là, je vous entends dire “oui, mais, ce n’est pas comme ça que je vais apprendre le piano assez bien pour jouer parfaitement…” Vous avez raison ! En répétant des erreurs, le geste “juste” ne va pas s’automatiser tout seul ! 
Car « Seule la pratique parfaite rend parfait ! »

Ici, on parle des premières étapes du processus d’apprentissage. Par la suite, vous allez affiner votre geste. Vous allez rétrécir votre cible ! Encore et encore ! Mais toujours en visant un objectif atteignable.

C’est ainsi que vous vous rapprocherez toujours un peu plus de l’excellence. 😉
Comment ? Commencez toujours un nouveau geste avec une faible exigence de précision. Et augmenter la précision du geste progressivement. À chaque fois que vous constatez une amélioration, augmentez la difficulté d’un cran !

C’est d’ailleurs le principe clé du KAIZEN, que l’on appelle aussi « la méthode des petits pas » !
Vous
bâtissez votre confiance en même temps que vous affinez la réalisation du geste travaillé. Comme les enfants qui ont fait le plus de progrès dans l’expérience !

Car leur programme d’entraînement était plus ludique, oui. Mais en plus, il les a amenés à constater leur progrès d’une semaine sur l’autre. Il améliorait leur SEP ! 

En résumé, pour apprendre le piano parfaitement il est capital que votre méthode de travail vous permette deux choses :

Oui, pour apprendre le piano parfaitement, il est capital de bâtir votre confiance en votre capacité à jouer aussi bien que vous le souhaitez. Avec un SEP élevé, tout sera plus facile et plus plaisant !

Et qui sait ? Peut-être que vous atteindrez la perfection ? Dans le cœur de ceux qui prendront plaisir à écouter votre musique bien sûr !
Car vous comme moi, savons que la perfection n’existe pas…;)

Conclusion

La passion est un moteur formidable. Elle vous permet de prendre plaisir à apprendre le piano. Elle vous donne de l’énergie, de l’envie. Mais pour progresser aussi vite que vous le souhaitez, cela ne suffit pas. Surtout si vous faites des erreurs dans vos stratégies d’apprentissage au piano.

Car maintenant vous le savez.
Il est tout aussi important de renforcer votre Sentiment d’Efficacité Personnelle que d’apprendre vos gammes.

Et le perfectionnisme est l’ennemi du mélomane passionné qui veut apprendre le piano. Car apprendre le piano doit vous faire avant tout plaisir. Alors, surveillez vos exigences ! Et nuancez-les…

Pour qu’elles vous laissent la liberté d’explorer, de tester… Tout en vous offrant petit à petit des défis excitants, mais réalisablesCar contrairement à ce que « l’ancienne école » prône, votre besoin de progresser n’a pas le droit de tuer le plaisir. D’autant plus que le plaisir est un catalyseur de progrès. Les neurosciences l’ont démontré à de nombreuses reprises…

Alors, rappelez-vous-en !

Rappelez-vous aussi d’être progressif dans l’élaboration de vos objectifs, dans vos exigences. Si vous ne parvenez pas à réaliser cinquante pompes, pourquoi vouloir en faire 200 ? 

Concentrez-vous sur le fait de muscler la confiance que vous avez en vos capacités à apprendre le piano. Ainsi vous progresserez davantage grâce à un véritable cercle vertueux.

Le mot de la fin

Maintenant que vous savez tout, dites moi, quel est votre SEP actuellement pour apprendre le piano ?

Avez-vous déjà vécu des expériences qui ressemblent à celles de Jules et Julien ?

Qu’allez-vous mettre en place afin de favoriser l’amélioration de votre SEP ?

Pour finir, je souhaite dire un gros merci à Aurélie pour m’avoir invité à écrire un article sur son blog 1piano1blog. 😉

J’espère que vous avez apprécié cet article et qu’il vous aidera dans vos apprentissages musicaux. Pour en savoir plus sur mon travail et télécharger un bonus gratuit, cliquez sur le lien ci-dessous situé à côté de mon nom.

Avec confiance et motivation 😉

Roman Buchta de Ouimusique

RÉFÉRENCES

 

*(Bandura, 1988 ; Bong & Skaalvik, 2003 ; Marsh, 1990)
** Capio CM1, Poolton JM, Sit CH, Holmstrom M, Masters RS,Reducing errors benefits the field-based learning of a fundamental movement skill in children, Institute of Human Performance, The University of Hong Kong, Hong Kong 

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